Madame Bovary - Moeurs de province

1. L'auteur et son oeuvre

Gustave Flaubert nait le 12 décembre 1821 à Rouen. Il était un enfant très pessimiste, parce que son père, explique-t-il, travaillait comme chirurgien à l'hôpital de Rouen. Cette attitude pessimiste était encore accentuée par l'influence de romantique de l'époque. Les premières oeuvres littéraires de G., écrites à l'âge de 15 et 21 ans, sont: "Mémoires d'un fou" (1836) et "Novembre" (1842) En écrivant, F. réussit à surpasser sa "crise romantique". En janvier 1844, F. est atteint d'une maladie de nerfs et doit abandonner des études de droit à Paris qu'il a commencées en 1840 avec peu d'enthousiasme. Son père vient lui acheter une maison près de Rouen. En 1845, F. achève son premier roman "L'éducation sentimentale", qui s'inspire de sa passion pour Elise Schlesinger, épouse d'un éditeur de musique. Après la mort de son père et de sa soeur Caroline en 1846, F. consacre son énergie à la littérature. Après trois ans, il finit la première version de "La Tention de Saint-Antoine". Après lecture, ses amis intimes lui conseillent de le jeter au feu et de ne plus jamais en parler. 1851, il envisage un nouveau roman sur la base de "L'affaire Delamare". Et effectivement, de ce fait naîtra, après un travail douloureux de 55 mois, "Madame Bovary" (1857). Ce livre est considéré comme "apologie de l'adultère" pendant que son auteur, lui, se voit accusé d'immortalité. 1862, F. publie un roman historique: "Salammbo". sept ans plus tard, en 1869, F. termine la seconde version de "L'éducation sentimentale", qui, à l'époque sera un échec complet. En 1874, il publie la nouvelle version de "La Tention de Saint-Antoine", où il dépeint l'idéal d'une vie solitaire et sainte. Trois ans plus tard paraissent les "Trois Contes": "La Légende de Saint Julien l'Hospitalier", "Un coeur simple" et "Hérodias". Dans les années suivantes, F. perde presque tous ses amis, mais il ne désespère pas complètement: les jeunes écrivains de la nouvelle école, dite "naturaliste", Emile Zola, Alphonse Daudet et surtout Guy de Maupassant, le reconnaissent comme un maître et précurseur. G.F. meurt le 8 mai 1880.

2. Le titre: "Madame Bovary - Moeurs de province"

Comme beaucoup de romans au 19e siècle, le titre dirige l'attention du lecteur et surtout de la lectrice, vers la condition feminine provinciale. Mais le choix significatif du titre renvoie au milieu bourgeois: l'héroïne du roman serait donc une femme bourgeoise mariée. Elle apparaît dans sa fonction sociale: en se mariant, elle abandonne son nom de famille et renonce à son individualité pour se devenir épouse et peut-être mère. On pourrait donc supposer que le conflit du récit est lié aux problèmes de la condition féminine provinciale dans la société bourgeoise du 19e siècle. F. dénonce les idées récues de cette classe dont il fait pourtant partie.

3. Les personnages principaux

a) Emma Bovary

Dès sa jeunesse au convent, dont elle garde un soutenir nostalgique, Emma rêve de mener une vie à l'image de ses lectures romantiques. Mais comme femme d'un officier de santé médiocre, elle n'a pas de moyens de réaliser ses rêves. En conséquent, elle se réfugie dans une attitude artificielle et affectée. Elle s'ennuie et cherche son bonheur dans la vie luxueuse.

b) Charles Bovary

Dès son entrée en scène, Charles apparaît comme un être faible, passif, plat, d'une apparence et d'une naivité grotesques, peu soigné, très rustique, qui n'arrive jamais à comprendre des aspirations de sa femme. Il est placé sous le ligne de l'échec. Mais sa tendresse et son amour inconditionnel pour Emma restent très ambigus.

c) Léon Dupuis

Il est un jeune clerc, qui quitte Yonville pour devenir un artiste à Paris. Léon est timide et sentimental. Il n'a pas osé de déclarer son amour à Emma à Yonville.

d) Rodolphe Boulanger

Il est un véritable Casanova énergique et rude. Il a un calcul froid en utilisant tout l'artifice romantique et sentimental. Par conséquent, il dévoile les illusions d'Emma ainsi que ses exigences sexuelles, cachées par la passion romanesque.

e) Homais

Homais est un personnage opportuniste, dont la figure n'exprimait rien que la satisfaction de soi-même. Il proclame le progrès, mais recourt toujours aux stéréotypes. Il se montre autoritaires et paternaliste. Il triomphe à la fin du roman: l'avenir est la petite bourgeoisie.

4. Sommaire de "Madame Bovary"

En regardant de plus près, le roman s'avère être construit symétriquement. (-> Folie!!!)

a) Première partie

Le livre commence avec l'arrivée ridicule d'un nouveau élève au collège de Rouen: Charles Bovary, un garçon de la campagne, dont les manières et le costume lui donne un air gauche et ridicule. Après un bac médiocre, Charles commence à Rouen des études de médecine surpassant de loin ses capacité. Rêvant d'une vie à le campagne, Charles néglige ses cours et finit par échouer à l'examen. L'année suivante, il est enfin reçus officier de santé. Sa mère l'installe à Tostes et l'oblige à épouser Héloise Dubuc, une riche veuve qui devient son nouveau maître. Après sa mort, Charles profite de sa nouvelle indépendance et se rend fréquemment à la ferme d'Emma. Parce que Charles et très timide, le père d'Emma s'arrange pour lui faciliter la demande en mariage. Le jour après le mariage, Charles est joyeux. Emma, par contre, se montre réservée. Les deux époux se partent pour Tostes. A Tostes, Emma découvre un monde tout à fait banal. Elle est déçue, parce qu'elle n'a pas découvert un bonheur différent, celui décrit dans les romans lyriques de sa jeunesse. Pour échapper à l'ennui, Emma, isolée et frustrée, part régulièrement dans la campagne, en rêvant à son enfance et à une vie différente, avec un autre homme beau, spirituel. Un jour, le marquis l'invite au château de la Vaubyessard. Là, Emma découvre un monde à la mesure de ses rêves et de ses désirs romanesques. Après leur retour à Tostes, Emma doit reprendre sa vie ordinaire qui finit par lui devenir insupportable. Emma est atteinte par une névrose. Pour l'en sortir, Charles accepte de s'établir à Yonville-l'Abbaye.

b) Deuxième partie

A son arrivée à Yonville, le couple est accueilli par un jeune clerc, Léon Dupuis, et le pharmacien Homais. Ils vont dîner ensemble. Léon et Emma découvre une sympathique commune dans une conversation sur la littérature romantique.

Charles se réjouit de devenir enfin père, mais Emma est profondément déçue: ayant souhaité un garçon, elle accouche d'une fille. Elle l'appelle Berthe et la met en nourrice.

En hiver, Léon revoit régulièrement Emma à l'occasion des soirées organisées par Homais. Emma prend conscience de son d'égout pour Charles et de son amour pour Léon. Léon quitte Yonville, parce qu'Emma devient froid et occupe son mari et sa fille et ne s'intéresse plus à lui. Le départ de Léon plonge Emma dans le regret et le désespoir. Un jour au marché, Emma fait la connaissance de Rodolphe Boulanger. Dans une fête, Rodolphe fait des déclarations amoureuses à Emma. Mais elle finit par céder. Après quelques jours, elle se promène ensemble, et Emma se donne à Rodolphe après une brève résistance. Elle continue à sortir avec Rodolphe, parce que Charles ne se doute pas que sa femme a un amant. Rodolphe se distance, parce qu'Emma est de plus en plus embarrassée par l'indélicatesse de son amant. Une lettre de sa père, emplit Emma de nostalgie. Elle repousse Rodolphe et s'attendrit sur son enfant et se retourne vers son mari.

L'épisode de l'opération du pied bot est au roman le point culminant. A la grande joie d'Emma, l'intervention semble d'abord un succès. Mais l'admiration d'Emma pour son mari tourne vite au mépris et à la haine, lorsque la jambe s'enflamme et que le docteur se voit obligé de l'amputer. Désespérée, Emma retourne dans les bras de Rodolphe. Emma supplie son amant de l'enlever et rêve d'une vie romantique avec lui. Mais déjà Rodolphe prend des distances. Il écrit une lettre à Emma pour la dire, qu'il ne partira plus avec elle. Emma tombe malade. Le pharmacien Homais convainc Charles d'emmener Emma au théâtre de Rouen. Emma réjouit l'atmosphère du théâtre qui lui rappelle ses lectures de jeunesse. Après, il rencontre Léon. Charles propose à Emma de rester seule avec Léon à Rouen pour le revoir le lendemain.

c) Troisième partie

Le lendemain, Léon et Emma décident de recommencer en se donnant rendez-vous le lendemain à la cathédrale. Emma s'y rend et envisage de donner à Léon une lettre de rupture. Irrité par un gardien, Léon entraîne Emma dans un fiacre, où elle se donne à lui. Les deux amants décident d'entretenir une correspondance sécrète. Tous les jeudis, Emma retrouve Léon dans une chambre d'hôtel à Rouen et rentre le soir à Yonville. Emma fait des dettes et vend de vieux objets et s'endette à nouveau en emprunant de l'argent à tout le monde. Emma recherche une aide financière auprès de Léon, puis de Rodolphe. Elle n'essuies que refus et se rende à la pharmacie et achète de l'arsenic. Emma meurt. Charles insiste pour Emma un enterrement romantique. Charles tombe dans le désespoir, parce qu'il découvre les infidélités de sa femme. Il se laisse mourir.

Berthe, la fille d'Emma, devient ouvrière tandis que Homais triomphera en bourgeois arrivé.

5. Le thème majeur

C'est avec le roman de F. que nait la notion du bovarysme: le refus de concevoir la réalité autrement que d'après des illusions.

Cette femme petite-bourgeoise exaspère par l'ennui provincial et l'impossibilité de réaliser ses rêves en tant que femme mariée à un homme plat et médiocre. Pendant que beaucoup de femmes souffrent, Emma se révolte.

6. Problèmes choisis du roman

a) Les quatre temps de "Madame Bovary"

~ Le temps singulier: Les événement spécifiques (l'arrivée du nouveau au début du roman), les occupations humaines, les sensations exceptionnelles sont marqués le plus souvent par l'emploi du passé simple.

~ Le temps circulière: C'est le temps des habitudes et des répétions (les jours ordinaires de Charles et d'Emma), des réflexions,... Il est raconté à l'imparfait.

~ Le temps immobile: Quelquefois, le temps semble disparaître au profit de la pure description statique de la "philosophie" du narrateur, qui, à ces rares moments, adopte une allure omnisciente. Comme temps grammaticaux, on trouve le présent que même l'imparfait.

~ Le temps imaginaire: C'est le temps de rêves, du travail, de l'imagination. des illusions, des fantasmes, provoqués par des désirs insatisfaits. Tous les temps grammaticaux conviennent en fonction des personnages et de leur constructions imaginaires.

b) Fonction de l'italique chez Flaubert

Il y a dans "Madame Bovary" une centaine de mots ou des passages en italique. Effectivement, il existe un emploi typiquement flaubertien de l'italique:

L'italique intervient souvent dans la narration pour y désigner une expression reprise au discours direct du personnage dont en reproduit avec précision les mots mêmes qu'il a prononcés.

1786 Worte in "französisch"  als "hilfreich"  bewertet